• Gestion des gaz à effet de serre
  • Gestion des matières résiduelles

Miralis recycle ses solvants à l’infini!

Ce portrait d’entreprise leader fait partie du dossier : Survol du Bas-St-Laurent, une présentation du Fonds Écoleader (FÉ), en collaboration avec Mylène Joncas, agente au FÉ de la région.

Depuis plus de 40 ans, Miralis fabrique des armoires de cuisine 100 % sur mesure dans son usine située à Saint-Anaclet, au Bas-Saint-Laurent. Ici, pas d’obsolescence programmée. La qualité et la constance sont au service de la durabilité et le design assure l’intemporalité. Dès lors, on change moins souvent de cuisine! Enfin, c’est la mission que s’est donnée Miralis.

 

Déterminée à faire partie du changement, l’équipe de Miralis (aujourd’hui 275 employés.es à l’usine) souhaite devenir une entreprise modèle, aussi humaine qu’innovante. C’est pourquoi elle n’hésite pas à adopter des techniques novatrices et des technologies propres pour assurer une performance qui répond aux plus hauts standards environnementaux. C’est dans cette perspective qu’elle a fait l’acquisition d’un nouveau recycleur de solvant permettant de récupérer et de réutiliser 100 % des solvants usés.

Le projet de modernisation d’équipements est l’initiative de Kim Lafond, coordonnatrice contrôle des coûts. Aujourd’hui, 25% de son temps est alloué à l’identification et la mise en place de pratiques environnementales dans l’entreprise. “Cela fait partie de mes valeurs et me motive à m’impliquer davantage. Au début, les changements étaient plus difficiles à faire passer, maintenant, je sens que je suis encouragée à le faire,” affirme Kim. Devant des retombés profitables, elle bénéficie de l’appui de ses gestionnaires.

Prendre conscience du problème et y faire face

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Daniel Drapeau, président-directeur général (de face) discute avec deux employés dans l’usine.

À l’usine de Miralis, plusieurs litres de solvant, une matière dangereuse, sont utilisés chaque année pour nettoyer les robots (pompes et tapis) servant à la finition des armoires. Lorsque les commandes diffèrent de couleur ou de produits de finition, les robots doivent être complètement nettoyés pour pouvoir être réutilisés avec le nouveau choix de produit, requis par le client. Entre chaque changement de produit de finition, un nettoyage des robots est donc nécessaire. “Offrir des cuisines sur mesure, dans les plus hauts standards de qualité, exige de nombreuses manipulations techniques”, constate Valérie.

L’ancien recycleur de l’usine, bien que prenant en charge les boues de nettoyage des tapis des robots et les solvants usés des stations de lavage, s’avérait inefficace pour le recyclage des solvants. En conséquence, plusieurs litres de solvant de nettoyage par année étaient dirigés à la destruction. Aussi, l’équipement nécessitait plusieurs manipulations et équipements de sécurité, en plus de dégager des odeurs fortes, rendant la tâche moins sécuritaire. L’entreprise devait aussi assurer l’achat de solvant neuf sur une base régulière.

Réutiliser ses matières résiduelles, c’est gagnant!

Les démarches de Kim ont mis l’entreprise sur la piste d’un équipement qui recycle un éventail de produits incluant les solvants. Miralis a donc procédé à l’achat du nouveau recycleur de solvants usés fourni par International Surface Technologies (une machine assemblée au Québec) et de solvants recyclables. Le solvant ainsi recyclé peut réintroduire le cycle à l’infini.

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Le procédé est entièrement automatisé. Les solvants servant au nettoyage des robots sont pompés dans des barils pour être intégrés dans le recycleur. La procédure requiert un employé pour le déplacement des barils dans la chambre du recycleur. La machine procède au « nettoyage » du solvant souillé, à forte température. Par distillation, le procédé retire toutes les impuretés et permet de récupérer un solvant pur à 100%. De la procédure de recyclage résulte ainsi le solvant et un résiduel (boue de peinture et vernis) que l’entreprise retourne au fournisseur qui se charge de la destruction selon les règles environnementales. La mise en place de cette procédure a réduit de beaucoup la production de déchets industriels et parallèlement, les coûts pour en disposer correctement. Le transport des matières dangereuses vers le lieu d’élimination comptait environ 20 trajets de 547 km (1 094 km pour l’aller-retour) par camion poids-lourd, cela représente des économies sur les frais de gestion environnementale – destruction des matières, achat de barils neufs, surtaxe environnementale – de l’ordre de 11 000 $ en plus de diminuer leurs émissions de GES.

En prime, en fonction des commandes de production d’armoires variées, l’entreprise, qui doit fréquemment nettoyer ses équipements, se retrouve avec des quantités de solvant en surplus. Elle tire des revenus de ses solvants recyclés en effectuant la vente à des entreprises locales (2726$ de revenus issus de la vente de solvant). L’initiative a des retombées afférentes telles que la réduction de la quantité de solvant « neuf » en circulation sans oublier les économies réalisées également par les entreprises partenaires.

Il en résulte des retombées environnementales et économiques significatives. Grâce à cet investissement, l’entreprise évite la destruction de 104 755 litres de matières dangereuses annuellement, soit l’équivalent de 3 piscines de 21 pieds ! Ainsi, ce « déchet industriel » devient une ressource réintroduite dans sa production et même dans celle d’autres entreprises. Un bel exemple d’écologie industrielle. Avant l’achat du nouveau recycleur, Miralis achetait une soixantaine de barils annuellement de solvants, représentant des coûts d’approvisionnement de 32 000 $ (supplémentaires), donc autant d’économies réalisées grâce au projet.

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Est-ce que Miralis se définit comme des pros en développement durable? La réponse est non. Est-ce que l’entreprise a la vision de devenir un leader? Assurément, oui. “On a parfois peur de se faire juger, car on n’en fera jamais assez. Toutefois, nos actions ont généré des résultats convaincants. En moins de deux ans, nous avons réalisé un retour sur l’investissement! Il est peut-être temps d’en parler pour inciter d’autres entreprises à suivre le pas,” constate Valérie. Pour sa part, Kim se dit plus motivée que jamais pour mettre en oeuvre d’autres pratiques d’affaires écoresponsables et qui sait, adopter une nouvelle technologie propre à l’usine!


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