Financé par le Fonds écoleader
  • Économie circulaire
  • Gestion des gaz à effet de serre

3 entreprises du secteur agroalimentaire se démarquent

Par Gilbert Leduc, journaliste

Leur pain et leur beurre proviennent de leur relation intime avec la nature. En prendre soin est un devoir, une responsabilité.

Courchesne Larose produit, importe, exporte, emballe et distribue des fruits et légumes. Prorec récupère, recycle et valorise les rejets de source végétale provenant de l’industrie agroalimentaire pour en faire de la nourriture pour les animaux. Et La Pépite d’Or fabrique des fromages faits de lait pur à 100 %.

La réduction de leur empreinte écologique respective et l’atteinte, un jour, de la carboneutralité motivent ces trois entreprises à multiplier les interventions menant à l’adoption de pratiques d’affaires écoresponsables.

 

Fromagerie La Pépite D’Or : cap sur la carboneutralité

Sur son site Internet, la Fromagerie La Pépite d’Or se targue d’avoir la meilleure poutine en Beauce. Appelé la Poutine d’Or, son plat chouchou propose 14 saveurs différentes de fromage. Du fromage fabriqué, il va sans dire, à son usine de Saint-Georges.

La Pépite d’Or, qui a été acquise en avril dernier par la Fromagerie Boivin de La Baie au Saguenay, c’est aussi trois restaurants ayant pignon sur rue à Saint-Georges et à Sainte-Marie. L’entreprise compte une quarantaine d’employés.

Directeur des opérations de La Pépite d’Or, Nick Fortin explique que le processus de pasteurisation du lait dans les opérations de production du fromage est très énergivore.

En collaboration avec Énerprox, une firme spécialisée dans le domaine de l’énergie propre, La Pépite d’Or a planché sur un projet visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) notamment par la réduction de la consommation de propane à son usine de transformation. L’adoption d’un chauffage à l’air ou à l’eau permettrait, selon les évaluations effectuées, de réduire entre 12 et 30 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère.

Du même coup, le projet permettrait également de récupérer la chaleur dégagée par les opérations de transformation du lait pour chauffer une partie des installations de l’entreprise pendant la saison froide.

Nick Fortin évalue que les travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique de l’usine coûteront entre 150 000 $ et 200 000 $. «Nos plans ont été un peu bousculés par les négociations entourant la vente de l’entreprise et par les effets de la pandémie de COVID-19 sur le coût des équipements. Je garde bon espoir que l’on pourra passer à la phase de réalisation du projet sous peu.»

Selon M. Fortin, l’aide provenant du Fonds Écoleader était indispensable pour financer une partie de l’accompagnement externe par des experts. «Les temps sont durs pour les PME. Plus souvent qu’autrement, nous sommes pris à la gorge. Ce coup de pouce financier nous permet de continuer d’avancer pour devenir une entreprise la plus écoresponsable possible.»

 

Prorec : le recyclage alimentaire comme opportunité d’affaires

«Nos produits se substituent au maïs et au soya que les producteurs doivent faire pousser dans leurs champs», explique Stéphane Le Moine, cofondateur (avec son frère Martin) et président-directeur général de Prorec. «En revalorisant les écarts et les rejets de produits d’origine végétale, c’est l’équivalent de 12 000 hectares de terres agricoles qui peut servir à d’autres fins que la production de grains pour l’alimentation des animaux. C’est énorme.»

L’entreprise de Saint-Hyacinthe, fondée en 1996 et comptant 55 employés, fabrique des produits nutritifs provenant de la valorisation des matières organiques, notamment du Faripro et du Prosucre, destinés à l’alimentation des animaux de ferme.

Sa matière première, elle l’obtient principalement chez les fabricants de produits de boulangerie, de biscuits, de croustilles et de confiserie. Prorec s’approvisionne donc à partir des écarts et des rejets de production de ces entreprises se trouvant au Québec, en Ontario et dans les provinces maritimes. «Ce qui nous intéresse, c’est tout ce qui ne peut pas être acheminé vers les banques alimentaires et qui ne convient plus à l’alimentation humaine», précise M. Le Moine.

Ces écarts et ces rejets de production sont aussi prisés par les promoteurs d’autres alternatives de recyclage des matières organiques comme la biométhanisation et la valorisation énergétique. Doit-on privilégier l’utilisation des écarts et des rejets de produits d’origine végétale pour faire de la biométhanisation ou pour nourrir les animaux et ainsi réduire l’espace consacré à la culture du maïs ou du soya dans les champs ?

De concert avec AGECO, une société qui réalise des études économiques dans le secteur agroalimentaire, Prorec a cogné à la porte du Fonds Écoleader pour aller chercher des sous lui permettant de mieux comprendre sa performance environnementale et de documenter ses façons de faire.

«Nous cherchons constamment à améliorer et à élargir nos pratiques en matière de recyclage alimentaire», insiste M. Le Moine.

 

Courchesne-Larose : le développement durable au cœur même de l’entreprise

Derrière l’entreprise d’économie circulaire, Loop Mission, il y a Courchesne Larose.

Loop Mission transforme en jus nutritifs des montagnes de fruits et de légumes qui n’aboutiront pas sur la table des consommateurs parce qu’ils sont jugés imparfaits à leurs yeux. Partenaire majeur de Loop Mission depuis la première heure, l’important distributeur montréalais – c’est Courchesne Larose qui approvisionne la majorité des fruiteries et des chaînes d’alimentation au Québec – y voyait une alternative environnementale et économique au gaspillage et à l’enfouissement massif.

«En matière de développement durable, nous n’avons pas à rougir de notre performance», affirme Denis Pageau, vice-président, Projets spéciaux chez Courchesne Larose.

En plus d’avoir récemment obtenu la certification Écoresponsable (niveau 2) émise par Écocert Canada valorisant les meilleures pratiques environnementales et sociales, l’entreprise fondée en 1918  utilise maintenant un éclairage DEL dans ses entrepôts pour réduire la consommation énergétique ainsi que des remorques réfrigérées alimentées par l’électricité – et non plus par le diesel – pour l’entreposage excédentaire des produits. Et pour prolonger la vie des fruits et des légumes, elle a recours à une technologie de la NASA pour détruire l’éthylène circulant dans ses entrepôts.

Ses efforts, Courchesne Larose les fait maintenant porter sur le cycle de vie des emballages. L’entreprise de 450 employés y travaille de concert avec Ellio, un cabinet-conseil en stratégie et développement durable, dans le cadre d’un projet financé par le Fonds Ecoleader.

«Plus globalement, nous mettons à jour notre stratégie de développement durable», explique Denis Pageau. «Nous avons embauché un consultant pour nous accompagner dans nos démarches, notamment pour structurer le comité interne de développement durable et pour établir les objectifs à atteindre au cours des prochaines années. Nous avons un plan d’action entre les mains avec des cibles précises. Des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour lesquels nous ne voulons pas révéler les détails pour le moment.»

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