Par Mélodie Charest
Manufacturier québécois de litières félines, le Groupe Intersand Canada a été fondé dans une grange de Varennes en 1992. Aujourd’hui, si on compte toutes les sociétés affiliées, l’entreprise possède cinq usines en Amérique du Nord.
L’entreprise trentenaire a conquis une soixantaine de pays dans le monde. Son expansion territoriale et économique s’accompagne aujourd’hui de discussions enrichissantes concernant les meilleures pratiques écoresponsables avec certains clients, partenaires et bailleurs de fonds outre-mer. Le prochain territoire à conquérir? Le développement durable.
À ce propos, le Groupe Intersand Canada a déjà débuté sa croisade. Après avoir installé un mur solaire sur une de ses usines en Montérégie, elle construit de zéro une usine au Colorado, en 2020, pour se rapprocher d’une de leur matière première d’importance.
Le développement durable est synonyme d’opportunité d’innovation pour l’entreprise québécoise. Consciente que l’écoblanchiment est bien présent dans son industrie et que peu d’entreprises se démarquent en termes d’innovations durables, le Groupe Intersand Canada « est convaincu que c’était un bon moment pour parler avec nos parties prenantes pour se positionner comme leader proactif en développement durable », affirme Kim Beauregard, directrice – innovation et durabilité au sein du groupe.
Lorsque les conseiller(e)s du Fonds Écoleader de la Montérégie se sont présentés à son siège social, le Groupe Intersand Canada n’a pas hésité à passer à l’action!
Un nuage de poussière bien profitable
Grâce au financement du Fonds Écoleader, un projet de revalorisation de poussières de litière, générées lors du transport ferroviaire et la manipulation mécanique en usine de l’argile, a pu voir le jour.
Chaque année, le Groupe Intersand Canada doit trouver preneur pour 1 300 tonnes de cette poussière. Bien qu’il existe plusieurs techniques propriétaires, mécaniques comme chimiques, pour dépoussiérer ses produits des résidus, l’enjeu persiste.
L’entreprise offrait cette poudre d’argile à des producteurs maraîchers locaux qui s’en servaient comme enrichisseurs de sols. Cependant, cette solution sous-valorisait le potentiel énorme des dits résidus argileux.
Elle a donc mandaté le centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) pour explorer des voies de valorisation de ce résidu. Le Groupe Intersand Canada apprend alors que ce dernier peut devenir à la fois une membrane d’étanchéité et un onc de charge minéral, utilisé dans d’autres industries.
Les déchets des uns font le bonheur des autres
À travers ce projet, le Groupe Intersand Canada souhaitait trouver des matières alternatives pour la fabrication de litières. Son expert, le CTTÉI est donc allé cogner aux portes d’entreprises manufacturières de la région dont les résidus pourraient, potentiellement, devenir de la litière.
Charpie de sécheuse, chènevotte de chanvre, résidus de charbon, la liste des opportunités à explorer est longue… et étonnante. On retrouve aussi des résidus de coquilles d’œufs!
Ce type de projet « demande beaucoup de temps, car il faut développer de nouveaux procédés, mais le gain est là : dès qu’on diminue de quelques points la densité du produit, on économise énormément en transport et réduit significativement les gaz à effet de serre générés », explique Madame Beauregard.
L’entreprise est présentement dans la phase d’analyse dans ses laboratoires pour déterminer la convivialité et la performance des résidus explorés. Elle a bien l’intention d’aller de l’avant avec le projet!